|
||
---|---|---|
|
|
|
|
||
1819 |
Clara Josephine, le deuxième enfant de Marianne et Friedrich Wieck, est né à Leipzig (Leipsic*) le 13 septembre. Leur fille première-née, Adelheid, était morte l’année précédente, alors qu’elle était encore un bébé. Le père qui avait fait des études en théologie est maintenant propriétaire d’un magasin de pianos et de partitions et également un renommé professeur de piano. La mère, née Tromlitz, fut la première étudiante de Friedrich Wieck; elle est devenue une excellente pianiste et une aide précieuse dans le commerce de la famille. Depuis quelque temps, elle se plaint du comportement brusque, irritable et irascible de son mari. * Les noms des villes tels que donnés ici ou entre parenthèses et marqués en couleur sont soulignés sur la carte contemporaine à droite. |
|
1824 |
Clara a quatre ans et elle est maintenant la grande soeur de trois petits frères. Les parents décident de se séparer; selon la loi en vigueur, le père bénéficie seul de la garde des enfants. La mère prend refuge chez ses parents à Plauen près de Berlin, le père lui permet généreusement de garder le bébé ainsi que Clara jusqu’au cinquième anniversaire de leur fille en septembre. |
|
1825 |
Le jugement de divorce est prononcé en janvier; en août, Marianne se marie avec Adolphe Bargiel qui est professeur de piano et a treize ans de plus qu’elle. Elle loue un appartement près de Leipzig afin d’être plus proche de ses enfants. Ses trois fils qui ont seulement un, deux et quatre ans vivent dans une pension. Clara habite maintenant chez son père. Elle ne parle que très peu pour son âge et est considérée comme un enfant «lent» mais elle aime jouer au piano à l’oreille des petites mélodies qu’elle réussit toute de suite. Le père écrit dans le journal qu’il tient pour sa fille que lui aussi avait des difficultés de parler quand il était petit garçon. Il espère pouvoir réaliser, avec elle, toutes ses ambitions de professeur et développer le talent pour la musique qu’elle possède en une grande carrière. Dans ce but, il est strict et revendicatif avec elle: à partir de l’âge de cinq ans, Clara a une leçon de piano d’une heure tous les jours de son père qui l’oblige en plus de pratiquer le piano deux heures par jour. Le père est un maître sévère et il n’excuse pas la moindre erreur. La petite fille passe à travers tout ceci à cause de son amour pour la musique. Elle se souvient plus tard dans sa vie d’avoir trouvé à ce moment son toucher «lyrique» au piano pour lequel elle deviendra célèbre. |
|
1826 |
Clara va maintenant à une école primaire prestigieuse, mais uniquement pendant la première année de scolarité. Par la suite, elle a une formation scolaire très intensive à la maison: un professeur privé pour les langues, le cantor de l’église Saint-Thomas pour la théorie de la musique, le chef d’orchestre de l’Opéra de Leipzig pour la composition, et de plus, des leçons de chant et de violon. Le blocage de langue apparemment psychologique a disparu. Wieck senior est en train de former sa fille Clara selon ses idées afin qu’elle devienne une pianiste étoile. |
|
1827 |
Victor, le plus jeune frère de Clara, meurt à l’âge de seulement deux ans. |
|
1828 |
Au printemps, Friedrich Wieck se marie avec Clementine Fechner, qui est 20 ans plus jeune; la famille déménage dans uns maison plus spacieuse. Un mois après son neuvième anniversaire, Clara donne sa première performance au piano devant une audience: avec une de ses amies, elle joue une marche de Friedrich Kalkbrenner pour quatre mains. Selon la Leipziger Allgemeine Musikalische Zeitung, la présentation des deux étudiantes de Wieck est un grand succès. |
|
1829 |
Niccolò Paganini, le grand virtuose connu comme le «violoniste du diable», donne une performance à Leipzig. À cette occasion, Clara joue pour lui une de quatre Polonaises [op.1]* qu’elle avait composé elle même, puis, quelques jours plus tard à nouveau, un grande honneur, cette fois avec son père, des variations à quatre mains sur un thème de Paganini, écrites par un ami de Dresden. * L’énumération des oeuvres de Clara Wieck-Schumann suit l’Index thématique rédigé par Paul-August Koch (voir en bas). La maison Wieck devient rapidement le lieu de rencontre pour la haute société de la ville qui s’intéresse à la musique, grâce à la réputation croissante de la petite virtuose Clara. Le 23 décembre, le jeune étudiant de droit Robert Schumann l’écoute jouer le Rondeau mignon de Carl Czerny à quatre mains (avec son père); il est toute de suite conquis par son talent. |
|
1830 |
Le père ambitieux de Clara saisit l’occasion favorable et voyage avec sa fille à Dresden afin de débuter la prochaine phase de son éducation. Le médecin à la Cour royale Carl August Carus est un admirateur loyal de Clara et la fait connaître dans son grand cercle d’amis. Elle joue de façon brillante comme d’habitude, ne montre aucun signe de trac et ne paraît pas intimidée par les personnalités importantes dans l’auditoire. Les Wieck retournent à Leipzig avec un coffre plein de cadeaux. La prochaine phase dans la carrière de Clara comme pianiste de concert débute en novembre avec une performance en solo dans le célèbre Gewandhaus à Leipzig. Elle présente quelques oeuvres d’elle même ainsi que des pièces de compositeurs contemporains; comme c’est déjà l’habitude, elle reçoit des plus vifs applaudissements de l’auditoire. Dès cette date, les concerts de Clara se suivent rapidement. La petite virtuose mène une vie épuisante et fatiguante, mais elle est aussi ambitieuse que son père et semble pouvoir surmonter toute épreuve. La mére de Robert Schumann demande à Friedrich Wieck si son fils avait le talent pour devenir pianiste puisqu’il avait l’intention d’abandonner ses études de droit à Heidelberg. Wieck répond avec grand geste que lui, Wieck, pourrait faire de Robert un grand maître du piano si seulement il voulait brider son imagination excessive. Suite à ceci, la mère et l’éducateur autorisé (i.e. l’autorité paternelle) de Robert libèrent l’argent qu’il avait hérité de son père pour qu’il puisse financer les leçons chez Wieck. Robert Schumann loue deux chambres dans la grande maison de Wieck et joue au piano pendant tout la journée ainsi enchantant les dames avec la musique de Frédéric Chopin et la sienne. Clara a maintenant presque 12 ans; Robert la traite au début comme l’enfant qu’elle est mais il développe lentement des sentiments plus tendres envers elle au fur et à mesure que son admiration grandit pour sa maitrise du piano, son art d’improvisation et sa mémoire musicale qui n’est rien de moins que phénoménale. |
|
1831 |
En septembre, Friedrich Wieck entreprend avec sa fille une grande tournée de concerts les amenant via plusieurs villes allemandes jusqu’à Paris. Le vénéré Geheimrat Johann Wolfgang von Goethe, à Weimar, est parcimonieux avec les compliments qu’il donne à Clara comparativement aux éloges qu’il avait eu pour le jeune Felix Mendelssohn-Bartholdy dix ans auparavant. Suit une série de concerts qu’elle donne à Erfurt, Kassel (Cassel), Gotha, Frankfurt/Main et Darmstadt. Le voyage est pénible dans des calèches publiques qui ne parcourent que 60 à 80 km par jour, ainsi qu’à cause des hébergements insalubres qui, d’ailleurs, sont souvent le sujet de plaintes que le père formule dans leur journal de voyage. Il fait très froid cet hiver-là; Clara a beaucoup de difficultés à pratiquer sur son petit clavier portatif, une physharmonica, dans les chambres mal chauffées. Beaucoup d’enfants de l’âge de Clara sont sur le circuit de concerts à cette époque, présentant leurs talents musicaux, des enfants prodiges accoutrés et exhibés comme les membres d’un cirque, et le public commence d’en avoir marre. Par conséquent, le rapport des performances que Clara donne est moindre qu’espéré, les dépenses par contre sont plus élevées. |
|
1832 |
Ils arrivent finalement à Paris en février. D’abord, Clara doit se présenter dans les cercles importants pour démontrer son talent et sa virtuosité. Dans ceci elle réussit facilement même si seulement des pianos brinquebalants sont disponibles dans la plupart de ce genre de spectacles qu’elle doit, d’ailleurs, donner sans cachet. Son premier véritable concert est le 9 avril. Le fabricant de pianos à queue Sébastian Érard met à sa disposition un de ses instruments, enfin un bon piano, pourtant il n’est pas souple. Les Wiecks ont raison d’être contents de la réussite de Clara malgré qu’elle jouait devant un auditoire peu nombreux. Paris est aux prises d’une méchante épidémie de choléra et les gens ont peur de s’infecter. Clara est maintenant une célébrité à Paris. Elle a des contacts importants: Giacomo Mayerbeer est toute de suite charmé par elle; notamment aussi Friedrich Steinbrenner, le compositeur et éducateur riche et influent. Frédéric Chopin se montre un peu réservé mais la salue comme une grande artiste. Felix Mendelssohn-Bartholdy est enthousiaste et restera son ami pour toujours. Une sorte d’amitié la lie à Franz Liszt malgré le fait que ni elle ni le père Wieck supportent son comportement théâtral sur la scène, cassant des cordes du piano ou l’endommageant encore plus sérieusement. Malgré tous les efforts et la fatigue continue de cette tournée de concerts, Clara trouve le temps d’écrire ses neuf Caprices en forme de Valse pour le Piano [op. 2], des pièces pleines d’humour. Les Wiecks reviennent à Leipzig en avril.
|
|
1833 |
Clara tombe malade de la scarlatine mais récupère vite et continue sa tournée. Le vieux Wieck s’occupe maintenant exclusivement de la carrière de sa fille et ferme son magasin de musique. Dans ces premières années de sa vie comme pianiste, elle donne des récitals principalement dans le Nord de l’Allemagne, à peu près quinze concerts par saison. Clara Wieck et Robert Schumann s’écrivent des lettres romantiques, innocentes et coquettes, que son père ignore apparemment mais non pas sa belle-mère Clementine. Emilie List, une nouvelle amie de Clara, est probablement au courant de cette histoire d’amour; elle est un peu plus âgée, la fille d’un haut fonctionnaire américain qui a une position permanente à Leipzig, et elle apprend l’anglais à Clara. L’annulaire de la main droite de Robert est paralysé et il ne peut plus jouer le piano en public. La cause est très probablement l’exercice assidu au piano avec le chiroplaste, une monture qui tient les mains au-dessus du clavier dans la position considérée comme étant idéale, suivant la recommendation de Friedrich Wieck. Heureusement, Robert Schumann se voit plutôt comme compositeur et il peut en effet déjà compter sur quelques réussites: ses Abegg Variationen (op. 1), les Papillons (op. 2) et les Caprices (op. 3) viennent être publiés. Il n’habite plus la maison de Wieck. |
|
1834 |
Clara est de nouveau sur la route, elle joue, entre autres, dans les villes de Magdeburg et Hannover (Hanover). Un de ses biographes, Dieter Kühn (voir réf. ci-bas), parle des difficultés et adversités qu’elle et son père doivent maîtriser. Souvent, ils font maintenant transporter un piano à queue au prochain lieu de performance et peuvent vendre l’instrument après le concert à un amateur impressioné; ils font imprimer des invitations/programmes qu’un aide distribue porte-à-porte. Clara jouit d’un succès spectaculaire partout mais doit travailler jusqu’à épuisement. Robert Schumann fond la Neue Zeitschrift für Musik dont le premier numéro paraît en avril. |
|
1835 |
C’est une année remarquable sur plusieurs plans. Robert tombe amoureux d’une étudiante de Friedrich Wieck, Ernestine von Fricken, et se fiance avec elle. Clara est inconsolable, naturellement, comme elle l’écrit à son amie Emilie List. Robert annule les fiançailles plus tard ce même été. Un soir en novembre Clara et Robert s’embrassent pour la première fois lors d’un moment non surveillé, avant qu’elle doive partir en voyage, puis encore avant son récital à Zwickau (près de Dresden). Friedrich Wieck se rend compte que sa fille de 16 ans et un de ses élèves qu’il n’apprécie pas particulièrement, âgé de 25 ans, se font les yeux doux. Par conséquent, il redouble le contrôle qu’il exerce sur Clara et planifie pour elle et sa boniche chaque moment où il doit s’absenter. |
|
Clara Wieck à l’àge de 16 ans |
||
Le 9 novembre, Clara joue son Erstes Klavierkonzert [op. 7] pour la première fois, sous la direction de Felix Mendelssohn-Bartholdy dans le Gewandhaus de Leipzig. Le public se montre acceuillant mais la réception de son oeuvre est plutôt tiède. Plus tard, une version revisée du concert sera applaudie. |
||
1836 |
Malgré le contrôle sans relâche de la part du père de Clara, elle et Robert se trouvent secrètement de temps à autre, surtout en janvier à l’occasion où elle présente une série de concerts à Dresden. Friedrich Wieck lit dans le quotidien que Robert y est également. Le vieux bonhomme colérique ne peut pas s’habituer à l’idée de perdre sa fille (et ses revenus) à un apprenti compositeur non fiable et il menace de fusiller Robert s’il ose se rapprocher de Clara à nouveau. La mère bien-aimée de Robert Schumann meurt le 4 février. Clara donne six récitals à Wroclaw (Breslau) en avril, chacun avec un programme différent. Elle préfère les oeuvres de Mendelssohn, Beethoven, Chopin, Schubert et Bach dans cette phase précoce de sa carrière. Les problèmes avec son père ne transparaissent pas. Frédéric Chopin est à Leipzig en septembre. Clara joue pour lui deux de ses oeuvres, les Quatre pièces caractéristiques [op. 5] ainsi que les Soirées musicales [op. 6]. Chopin est en très mauvaise santé mais louange ses compositions. |
|
1837 |
Février: le début d’une autre tournée de concerts, cette fois à travers le Nord de l’Allemagne. Clara et son père rendent visite à sa mère Marianne à Berlin. Elle ne va pas bien du tout. Son mari Adolph Bargiel est malade et a besoin de soins en permanence, probablement suivant un accident cérébro-vasculaire. Sa situation financière est également précaire; on ne sait pas si Clara la supporte financièrement mais c’est peu probable puisqu’elle ne reçoit qu’une petite somme du père Wieck de temps en temps, just’assez pour s’acheter une tasse de cacao. Aussitôt que Marianne et Friedrich se rencontrent après des années de séparation, ils recommencent leurs altercations, comme lorsqu’ils étaient mariés. Clara reçoit une ovation debout à la soirée du 25 février dans laquelle elle présente des oeuvres de Bach, Beethoven, Mendelssohn, Chopin et d’autres compositeurs. Même son père est ravi de sa performance. Six concerts à Berlin, puis trois à Hamburg, un à Bremen, tous suivis d’applaudissements sans fin et amenant une somme substantielle. Clara a maintenant dix-huit ans et elle est déjà une célébrité, une grande artiste, une vedette. Le 13 août, Clara donne un concert à Leipzig, en partie les Symphonische Etuden de Robert Schumann (son op. 13). Ils échangent des voeux de finançailles par écrit le 14. Encouragé par son propre succès professionnel, Robert demande formellement la main de Clara en mariage dans une lettre qu’elle doit remettre à Friedrich Wieck le 13 septembre, jour de son 19ème anniversaire de naissance. Robert prend son courage à deux mains et parle au père Wieck en personne. Il écrit à Clara qu’il a été très mal reçu et que cette rencontre s’est terminée avec un rejet glacial. Un autre concert à Leipzig est à l’agenda pour le 8 octobre, suivi par le départ pour Vienne (Vienna) via Prague. La biographie de Clara n’est qu’une liste d’arrêts lors d’une tournée de concerts, partout avec le meilleur des accueils. |
|
1838 |
Les Wiecks sont à Vienne pour quatre mois. Clara célèbre triomphe après triomphe. Son interprétation de la Sonate en fa mineur de Beethoven, son op. 2, est captivante, puissante, un peu plus rapide que le public est habitué d’entendre. Franz Grillparzer écrit un poème sur sa performance, s’amusant au dépens des critiques. En tout, elle donne six concerts illustrant son vaste répertoire: l’opus 57 de Beethoven (l’Appassionata), sa propre Hexentanz [op. 5-1], des oeuvres de Chopin, Mendelssohn, les Symphonische Etuden de Robert Schumann. |
|
Clara Wieck 1838 |
||
Le Kaiser d’Autriche, l’empereur Ferdinand I, donne à Clara Wieck le titre de «Virtuose de la Cour royale et impériale». Elle écrit une Erinnerung an Wien (=Souvenir de Vienne), [op. 9], utilisant le thème de la Kaiserhymne de Haydn. Clara et Robert s’écrivent encore secrètement des billets d’amour. Le comportement contrôlant et dominant du père Wieck atteint des sommets intolérables. |
||
1839 |
Friedrich Wieck écrit à son ex-femme qu’il ne veut plus voir ses fils Alwin (16 ans) et Gustav (15 ans) à moins qu’ils ne de viennent des personnes «respectables». Clara part seule en tournée, à savoir sans son père mais tout de même avec une Française qu’il a embauchée et qu’elle n’aime pas. Elle doit maintenant s’occuper de tout et le fait avec conviction et détermination, les mêmes qualités qu’elle démontre au piano. Ses performances à Nürnberg (Nurnburg), Ansbach, Stuttgart (Stuttgardt) et Karlsruhe (Carlsruhe) s’avèrent des succès retentissants. Paris enfin! Son père lui envoie des lettres de reproche, une pression psychologique dont elle n’a pas besoin. Toutefois, elle a l’encouragement de plusieurs ami(e)s telle que Emilie List ainsi que de nouvelles connaissances, entre autres du fabricant de pianos, Érard, qui met ses pianos à queue (bien qu’un peu lents à répondre) à sa disposition, à l’hôtel et à la salle de concert. Paris est conquis. Ses performances et soirées sont triomphales. Clara déménage avec sa nouvelle compagne de voyage et apprentie pianiste Henriette Reichmann ainsi qu’avec son amie Emilie List à Bourgival, dans les environs de Paris où on peut déjà s’y rendre en train. Elle y apprécie la paix et la tranquilité et de plus, cela lui permet d’économiser. Robert ne répond pas à ses requêtes de les joindre. Alors qu’elle essaie de se reconcilier avec son père, Robert lui demande d’obtenir, s’il le faut, une approbation de la Cour concernant leurs plans de mariage. Elle le supplie d’oublier cette idée afin de ne pas blesser son père. Mais Robert perd patience et le 15 juin, il dépose une application avec la Cour du district de Leipzig demandant le consentement légal du mariage. Friedrich Wieck est assurément avisé de la requête. Clara quitte Paris à la mi-août. Elle assiste à une session de réconciliation organisée par la Cour. On n’y retrouve dans le compte-rendu que les arguments de Robert Schumann puisque Friedrich Wieck ne s’est pas présenté. Avant de se rendre à Berlin pour aller habiter avec sa mère, elle va chez son père pour y chercher un manteau (prétexte?). La domestique dit à Clara que monsieur Wieck ne connaît pas de mademoiselle Wieck et donc de ne pas la laisser entrer. En octobre, les trois personnes concernées se rencontrent lors d’une session convoquée par la Cour. Friedrich Wieck pose alors quelques conditions qui pourraient l’amener à laisser tomber ses objections au mariage de Clara et Robert. Tout ce qu’il dit se rapporte à l’argent et aux redevances de Clara vis-à-vis lui: blessant et méchant. Elle est maintenant persuadée que la Cour doit statuer. Clara et Robert fêtent Noël chez sa mère. |
|
1840 |
Robert Schumann écrit plus de 100 Lieder (chansons) au cours de cette année. Il est maintenant très reconnu comme compositeur et est financièrement à l’aise avec un revenu assuré. En février, l’Université de Jena lui confère un doctorat honorifique. Le 1er août, la Cour accepte la requête de Robert Schumann et accorde à Clara et Robert le droit de se marier. La cérémonie aura lieu aussitôt que possible après quelques concerts que Clara donnera avec son nom de fille: à Jena, puis à Gotha et enfin à Weimar devant l’Impératrice de Russie et son entourage. Le mariage a lieu le 12 septembre dans l’église de St-Nicolas à Leipzig après les 4 semaines de publication des bans. Clara aura 21 ans le lendemain. |
|
1841 |
Heureux dans la nouvelle résidence à Leipzig, Clara et Robert inscrivent dans leur journal personnel des moments de béatitude conjugale, plutôt détaillés et un peu trop intimes. Tout de même, Clara a des nouvelles tâches et responsabilités. L’homme de la maison décide ce que Clara doit faire ou ne pas faire: elle ne doit pas jouer au piano lorsqu’il écrit. Il travaille alors sur la première version d’une symphonie qui sera publiée plus tard comme op. 120. Il se comporte donc, d’une certaine manière, comme le père Friedrich, en tuteur. Il lui donne des leçons sur la structure de la fugue, sur le contrepoint, sur la façon qu’elle devrait interpréter la musique de son répertoire. Les invitations à donner des concerts sont refusées; la première présentation sous le nom de femme mariée n’est que le 31 mars dans le Gewandhaus à Leipzig. Clara continue d’écrire de la musique; Robert est très impressionné par ses chansons et en publie trois [op. 12 de Clara] avec les siennes comme op. 37. Clara aimerait avoir le piano à queue qui est dans la maison de son père. Friedrich Wieck concède enfin mais demande un incroyable montant d’argent pour le faire transporter les quelques rues plus loin, de la Grimmasche Gasse à la Inselstrasse. Le premier enfant de Clara et Robert voit le jour 1er septembre, leur fille Marie. |
|
1842 |
Lentement et tranquillement, Clara Schumann reprend sa carrière de pianiste de concert. Elle adore ça et considère que c’est sa vocation; de plus, la jeune famille a besoin du revenu. Elle joue à Hamburg en janvier; Robert l’accompagne. Puis suit une éprouvante séparation lors qu’elle se rend à Copenhague. Petite Marie est entre bonnes mains chez de la parenté. Au Danemark, elle rencontre Hans Christian Andersen, le célèbre poète et auteur de contes de fées. Robert avait écrit de la musique pour certaines d’entre eux. Andersen assiste aux trois concerts de Clara, il est ravi autant par la personne qu’elle est que par ses talents d’artiste. |
|
1843 |
Le père de Clara vit maintenant à Dresden. Il aimerait apparemment régler le conflit avec sa fille et son mari, qui sont maintenant des artistes de célébrité mondiale. Il les invite afin de pourparler; leur rencontre en février est amicale sans paroles acerbes. Le deuxième enfant de Clara et Robert, une autre fille, naît le 25 avril. Elle s’appellera Elise. Clara reprend presqu’immédiatement ses études et ses répétitions au piano, et ce avec rigueur. Fanny Hensel et son mari Wilhelm visitent les Schumann. Elle est la soeur de Felix Mendelssohn-Bartholdy, douze ans plus agée que Clara. Elle est également reconnue comme une excellente pianiste et compositrice. Les dames ont une longue conversation sur un ton amical, ne démontrant aucune rivalité. Malheureusement, le talent et les accomplissement de Fanny demeurent dans l’ombre de ceux de son illustre frère. |
|
1844 |
En février, les Schumann partent pour la Russie, une tournée qui doit débuter à Saint-Pétersbourg (St. Petersburg). Clara donne quelques concerts en route dont deux dans la très froide ville de Königsberg (Konigsburg) et trois à Riga. Ils voyagent ensuite à travers la Lithuanie enneigée pour donner un concert à Dorpat (environ 300 km à l’est de Riga). Aux difficultés de cet itinéraire plus qu’ardu s’ajoutent les présentations presque quotidiennes afin d’attirer les mélomanes aux concerts. À Saint-Pétersbourg, les Schumanns vont d’un salon à l’autre où Robert assume le rôle d’un genre de prince consort. Cette situation s’avère déprimante pour lui. Le 3 mars est la date du premier concert, avec une sélection d’oeuvres de Liszt, Chopin, Schumann et Mendelssohn, suivi dans les journées suivantes par trois autres concerts avec un programme semblable. Le Tsar l’invite jouer dans son Palais d’hiver. Elle reçoit des applaudissements interminables à chaque présentation et des revenus fabuleux! Le biographe Dieter Kühn a calculé que Clara avait gagné l’équivalent de 100 000 € net. En se dirigeant vers Moscou (Moscow) ils font un détour sur d’affreuses routes pour visiter un vieil oncle de Robert qui est chirurgien à Tver. Robert ne se sent pas bien. Il souffre de vertiges et prétend être complètement aveugle à certains moments. Clara s’occupe de tout à Moscou toute seule et savoure la gloire de son succès. Robert récupère lentement. Pour leur voyage de retour, les Schumann montent à bord d’un bateau à Saint-Pétersbourg qui se dirige via Swinemünde à Szczecin (Stettin). Ils sont de retour en mai à Leipzig. Robert se sent toujours pas bien. Il se plaint de terribles cauchemars s’il arrive à dormir. Il est déçu de ne pas avoir été choisi pour remplacer Felix Mendelssohn comme directeur du Gewandhaus. Son ami Felix a pris un congé sabbatique pour voyager à travers l’Angleterre et l’Italie, se reposer et chercher de nouvelles inspirations pour son oeuvre avant de possiblement accepter l’invitation du roi de la Prusse de venir à Berlin. La ville de Dresden invite Robert à diriger la chorale; les Schumann acceptent sur le champ. Leurs amis les invitent à une touchante soirée d’adieu. Ils déménagent le 13 décembre. |
|
1845 |
Le 11 mars, Clara et Robert ont une troisième fille, Julie. |
|
Clara Schumann avec sa fille Marie, née en 1840 |
||
La haute société de Dresden est apparemment moins intéressée à la musique que ce que les Schumann ont connu à Leipzig. Richard Wagner a assurément un poste très respecté comme Directeur de la musique à la Cour, il n’est toutefois pas un ami proche de la la famille. Clara est heureuse de retrouver la célèbre soprano Wilhelmine Schröder-Devrient. Un autre vieil ami est là aussi, heureusement, le professeur de chirurgie et d’obstétrique Carl Gustav Carus, le médecin personnel du roi de la Saxe. Robert est troublé de plus en plus par son état mental qui encombre aussi sa famille. On considère toutefois que ceci est la conséquence d’une surcharge de travail. Les compositions de Clara op. [14], [15] et [16] sont publiées par Breitkopf & Härtel à Leipzig. |
||
1846 |
Emil, le premier fils et quatrième enfant de Clara et Robert, naît le 8 février. En novembre, Clara part pour une tournée de concerts qui l’amène à Vienne, Brno (Brunn) et Prague. Robert et les deux filles plus âgées l’accompagnent. Une nourrice s’occupe de Julie et Emil à Dresden. Cette fois Clara n’a qu’un succès modéré à Vienne malgré que son interprétation du Concert en sol majeur de Beethoven ait été bien appréciée. Elle donne plusieurs concerts, également le Concerto pour piano en la mineur de Robert, mais l’acceuil de l’auditoire est plutôt froid cette fois. Lors des deux dernières performances de Clara à Vienne, Jenny Lind appelée le «rossignol suédois» et environ du même âge que Clara, chante quelques Lieder de Robert. Clara joue l’Appassionata de Beethoven à la perfection. Les acclamations reçues sont exprimées par un montant d’argent si considérable que tout le voyage y est financé. |
|
1847 |
Les Schumann ne sont de retour à la maison qu’au début de février et repartent à nouveau seulement quelques semaines plus tard: destination Berlin. Ce sera la permière performance de l’oratorio de Robert Das Paradies und die Peri, son op. 50. |
|
Clara et Robert Schumann, Vienne 1847 |
||
Cette année s’avère misérable. Il y a d’abord le décès de Fanny Hensel (née Mendelssohn) à seulement 41 ans, puis, en juillet, celui du petit garçon Emil Schumann, né l’année précédente, d’une «affliction glandulaire», et en novembre celui de leur ami sincère et frère de Fanny, Felix Mendelssohn-Bartholdy à l’âge de 38 ans. |
||
1848 |
Leur cinquième enfant et deuxième garçon, appelé Ludwig, naît le 20 janvier. Clara et Wilhelmine Devrient donnent quelques performances en soirée. La vie à Dresden n’est pas particulièrement affectée par la nouvelle d’une révolution à Paris. Il y a des démonstrations turbulentes et à Vienne et dans plusieurs villes allemandes sous la bannière d’«Unité et Liberté». On demande que l’Allemagne devienne un pays libre et ne soit plus une fédération sous l’autorité de princes. Il n’y a aucune chance de partir en tournée en cette période tourmentée. |
|
1849 |
Clara est enceinte de sept mois lorsque la révolution éclate à Dresden en mai. Les révolutionnaires veulent que Robert participe dans les escarmouches. Clara et Robert se sauvent en banlieu et vont chercher les enfants le jour suivant. Ils trouvent refuge dans le Schloss Maxen, un château à environ 8 km au sud de Dresden, dont le propriétaire est un ami proche. Robert décide toutefois de retourner à Dresden. Clara et Robert ont leur sixième enfant le 16 juillet, un fils appelé Ferdinand. Son parrain est Franz Schubert (non pas le compositeur), violiniste dans l’orchestre de la Cour de Dresden. |
|
1850 |
Le directeur de musique de la ville de Düsseldorf, Ferdinand Hiller, donne un avis de résiliation de son poste pour le 1er avril parce qu’il souhaite aller à Cologne. Il demande donc à son valeureux collègue Robert Schumann s’il était intéressé à lui succéder, il parlerait alors en sa faveur. Le salaire est bon, dit-il, 700 Thaler par année, cependant les musiciens de la ville n’aient aucune discipline et soient insubordonnés. Robert pose alors une question étrange, à savoir s’il y avait un asile pour malades mentaux aux alentours de Düsseldorf, il devrait être sur ses gardes concernant des «impressions mélancoliques». Clara ne voit que des avantages à déménager dans cette ville. |
|
Clara et Robert Schumann, 1850 |
||
Clara et Robert partent pour une autre tournée de concerts qui les amènera à Leipzig, Hamburg et Bremen en février et mars. Peu de temps après, ils prennent la décision d’accepter la position à Düsseldorf. La première performance de l’opéra Genoveva de Robert, son op. 81, a lieu à Leipzig en juin; ils y restent et Clara donne alors une série de performances en juillet. Le 1er septembre, les dignitaires de Düsseldorf accueillent cordialement la famille Schumann avec un orchestre de cuivres à la gare. Les célébrations continuent pendant environ une semaine jusqu’à ce que Robert puisse finalement commencer à travailler avec l’orchestre et le choeur. Robert fait sa première apparition comme chef d’orchestre le 24 octobre. Clara joue le Concerto no. 1 pour piano de Mendelssohn. Les applaudissements pour les deux sont passionnés et chaleureux. |
||
1851 |
Robert rencontre des difficultés, surtout avec la chorale. Selon Clara, les chanteurs se comportent comme des écoliers. Elle sait toutefois que son mari n’est pas un bon directeur et qu’il a des difficultés à s’affirmer. Ils trouvent un appartement avec un grand salon sur la splendide Königsallee, la luxueuse promenade centrale. Ils s’y plaisent énormément. On y joue beaucoup de musique pour et avec des amis. La pagaille avec la chorale s’amplifie. Il y a une nouvelle plainte: on joue trop d’oeuvres de Schumann. Le conseil d’administration essaie d’arbitrer en toute urgence parce que le nombre d’abonnés a diminué de façon significative. Le septième enfant des Schumann naît le 1er décembre. C’est une fille qu’on nomme Eugenie. |
|
1852 |
La vielle «affliction nerveuse», principalement des hallucinations acoustiques, dérange Robert presque toute l’année. Même la résiliente Clara en souffre. Elle fait une fausse couche peu avant son 33ème anniversaire de naissance. Les Schumann doivent quitter leur logement mais se trouvent une large suite sur la Bilker Strasse. Des membres de la société de musique demandent par écrit à Robert qu’il quitte son poste comme chef d’orchestre, en fait de résilier son contrat. |
|
1853 |
Clara écrit à nouveau de la musique, Variationen über ein Thema Schumanns [op. 20], puis Romanzen [22] et Lieder [23]. L’auteur de l’Index de ses travaux, P.-A. Koch (voir ci-bas) ne rapporte que seulement trois autres compositions après ce temps, sans numéro d’opus, à savoir Romanzen [WoO 29, de 1856], Kadenzen pour des oeuvres de Beethoven [WoO 30, 1868?] et de Mozart [WoO 31, année inconnue]. En septembre, le jeune Johannes Brahms qui a juste 20 ans rend visite aux Schumann à Düsseldorf. Il est recommandé par leur ami Joseph Joachim, le violoniste virtuose de Leipzig. Brahms présente la Piano Sonate in C dur, son op. 1, enchantant tout le monde. «Un génie» écrit Clara dans son journal, Robert dit de lui dans la Neue Zeitschrift für Musik qu’il soit surdoué. Johannes jouera avec Clara et Robert et pour plusieurs visiteurs pendant les prochaines quatre semaines. Clara joue à nouveau en public, même devant des petits auditoires. Robert termine son contrat comme chef d’orchestre en novembre; la ville est généreuse et lui paie le salaire pour une autre année. |
|
Friedrich Wieck, 1853, à 63 ans |
||
Lors d’une tournée de concerts en Hollande, à La Haye (The Hague), Rotterdam, Amsterdam etc., Clara joue la très aimée Appassionata de Beethoven ainsi que plusieurs compositions de son mari, amenant des ovations debout pour les deux. Ils sont de retour à la maison peu avant Noël. |
||
1854 |
Les «afflictions nerveuses» de Robert accompagnées de vertiges, maux de tête et hallucinations auditives depuis déjà plus de dix ans sont plus fréquentes maintenant, plus sévères et persistantes. Clara est à nouveau enceinte et elle écrit dans son journal intime de l’angoisse que tous vivent. Un ami parle de Robert, pour la première fois le 20 février, d’une personne souffrant de maladie mentale. Le lundi 27 février, jour du carnaval, Robert Schumann quitte l’appartement, vêtu seulement d’une robe de chambre et de pantoufles, sans qu’il soit aperçu, se promène à travers la ville jusqu’au milieu du pont flottant traversant le Rhin. Il tire son alliance à l’eau et plonge dans les eaux froides. Il est sauvé par le gardien du pont et deux pêcheurs, ensuite ramené à la maison. Une querelle avec Clara la nuit précédante soit probablement à l’origine de sa tentative de suicide, comme le mentionne le biographe de Clara, Dieter Kühn; elle aurait dit à Robert qu’elle ne pouvait plus supporter de vivre comme ça. Il fait mal à Clara de voir son mari dans ce misérable état et elle s’évade, sans les enfants, habiter chez une amie; toutefois, elle suit ainsi le conseil de son médecin de famille, ceci serait au bénéfice et d’elle et celui de Robert. Brahms vient à Düsseldorf afin de l’aider et la supporter du mieux qu’il le peut. Le 4 mars, Robert Schumann est admis à l’Institut pour le traitement et soin des personnes émotionnellement et mentalement dérangées, à Endenich près de Bonn. Clara ne l’a toujours pas revu depuis qu’il ait tenté de se tuer. La maison à Endenich n’est pas une institution close; les patients y vivent dans un environnement calme et correspondant plus ou moins à ce qui’ils sont habitués. Cependant, Clara n’est pas supposée visiter son mari afin de ne pas le perturber. Il n’y a donc personne qui informe Robert de la naissance de son fils Felix le 11 juin et il ne le verra jamais. Des amis de Robert viennent assez fréquemment lui rendre visite, tels que Johannes Brahms et Bettina von Arnim, mais jamais Clara. Elle ne s’informe pas non plus de l’état de santé de Robert auprès de ses médecins. Ils s’écrivent à nouveau à partir de septembre. Il n’y a aucun document qui réfère à la relation entre Johannes Brahms, le jeune et doué compositeur, et Clara Schumann, la célèbre virtuose de piano qui est quatorze ans plus âgée qui lui, comme étant plus qu’une romance ou affection passionnée. Les spéculations sur ce sujet devraient ignorées, même s’il habite dans son appartement et écrit des lettres langoureuses à Clara. Afin de retourner dans le milieu où elle se sent reconnue et donc à l’aise, Clara planifie et se prépare intensément pour une nouvelle tournée de concerts. Elle part en octobre pour donner 22 performances avec plusieurs oeuvres de Robert, à Leipzig, Weimar, Hamburg et Berlin. Des artistes tels le violiniste Joseph Joachim, le bariton Julius Stockhausen et autres participent à ses concerts. |
|
1855 |
Clara Schumann travaille sans cesse. Elle est déjà repartie en janvier pour une tournée à travers la Hollande. En avril, elle joue à Hamburg et Hannover (Hanover). Elle fait de brèves pauses à Düsseldorf où elle espère (elle écrit) que Robert lui demande d’aller le voir. Les médecins à Endenich l’avisent que la condition de Robert se détériore. Clara planifie malgré tout sa nouvelle tournée de concerts. Joseph Joachim et Johannes Brahms tentent de la dissuader de cette «chasse ambitieuse». Sa situation financière (telle qu’estimée par la biographe Dieter Kühn) est très bonne, ce qui laisse croire que son devoir envers la famille n’est qu’un prétexte. Un concert à Bad Ems près de Koblenz en juillet est le début d’une série de concerts le long du Rhin qui se termine à Heidelberg; Clara est accompagnée par sa boniche et Johannes Brahms. Quelques jours à Düsseldorf, par la suite départ à nouveau à Berlin. Joachim, Brahms, l’éditeur Härtel et quelques-uns de ses amis plutôt fortunés veulent lui viser un montant de 700 à 800 Thaler par année, une sorte de bourse forfaitaire, afin de l’empêcher au moins d’aller en Angleterre, un voyage qui est plutôt risqué en ce moment-là. Elle n’acquiesce pas. |
|
Les enfants des Schumann en 1855 |
||
1856 |
Viennne, Prague, Pest (Pesh, en face de Buda, de l’autre côté du Danube) font partie de sa tournée de concerts au printemps. Ses interprétations des oeuvres de Schumann, Brahms et Beethoven lui méritent des chaleureuses ovations. Clara fait une brève pause à Düsseldorf, puis part pour Londres (London) le 8 avril. Elle joue Mendelssohn, Weber, Schumann aux applaudissements enthousiastes auxquels elle s’attend maintenant. Elle recolte un fabuleux revenu dans ses 26 performances. De retour à Düsseldorf au début de juillet, elle rencontre le propriétaire et médecin-en-chef de l’institution Endenich, le Dr Richarz, qui lui parle de l’état de santé de Robert. Elle voit Robert le 27 juillet, pour la première fois depuis qu’il a tenté de se suicider il y a deux ans et demi. On ne peut pas dire qu’il la reconnaît: il ne peut plus parler. Elle retourne le voir deux fois dans les jours qui suivent. Robert Schumann meurt seul le 29 juillet 1856 à 16h00. Les Drs Richarz et Peters font une autopsie le 30/7; les résultats ne sont que descriptifs et un diagnostic définitif de la maladie de RS n’est pas donné. Tous les documents médicaux concernant son séjour à Endenich ainsi que des examens post mortem ont été évalués récemment de façon critique par les médecins spécialistes, les Drs Franz Hermann Franken et Uwe Henrik Peters; les résultats de cette évaluation ont été publiés en 2006 (voir référence ci-bas). Les auteurs n’ont trouvé aucune indication que Robert était atteint de neurosyphilis, donc, aucune hypothèse dans ce sens n’a ètè confirmée. Robert Schumann est enseveli dans la soirée du 31 juillet, au Vieux Cimetière à Bonn. Deux semaines après les funerailles de Robert, Clara et Johannes Brahms vont en voyage de plaisance en Allemagne du Sud et en Suisse; les deux petits garçons Ludwig et Ferdinand ainsi que Elise, la soeur de Johannes, les accompagnent. Lors de cette année fatidique, les enfants vont vivre en divers endroits. Ferdinand et Ludwig iront à l’école dans un pensionnat près de Jena; Marie et Elise vivront en pension privée à Leipzig; Julie habitera avec sa grand-mère Bargiel à Berlin; seulement les deux plus jeunes, Eugenie et Felix vivront avec leur mère à Düsseldorf. Clara Schumann est à nouveau sur la route en octobre afin de se rendre au Danemark pour y donner des concerts. Elle écrit sa dernière composition, la Romanze für Klavier en si mineur [WoO 29]. |
|
1857 |
Une tournée de concerts à travers l’Angleterre; plusieurs autres vont suivre. Les auditoires lui font un acceuil plutôt réservé d’abord mais seront ensuite enthousiastes par son interprétation des oeuvres de Mendelssohn, particulièrement aimé en Angleterre, puis celles de Schumann et de Beethoven. Peu de ses propres compositions font partie du programme. Les cachets sont au diapason avec les acceuils: rien de moins qu’excellent. |
|
Clara Schumann à 38 ans |
||
Clara et ses plus jeunes enfants déménagent à Berlin. En novembre, elle se plaint d’une violente douleur rhumatoïde au bras gauche. C’est possiblement une tendinite, une conséquence de trop de travail. Elle porte parfois le bras en écharpe et prend de l’opium pour soulager la douleur. |
||
1858 |
Clara repart en voyage, en dépit de sa douleur au bras. Elle traverse l’Allemagne du Sud avec un maigre revenu, ensuite c’est la Suisse. Elle joue à plus d’une douzaine d’endroits au tout. Johannes Brahms et Wilhelmine Schröder-Devrient lui rendent visite à Berlin. L’illustre soprano n’est revenu sur la scène musicale que depuis peu. Elle vivait recluse depuis quelques années à cause des difficultés avec sa voix. Clara a peur d’avoir un sort semblable avec le temps. Elle s’acharne en donnant encore plus de concerts, en Cologne, Aix-la-Chapelle, Krefeld. Le nombre de performances cédulées est si élevé qu’elle ne peut plus invoquer plausiblement ses responsabilités financières. Sa personnalité devient plus apparente en constatant la façon dont elle se comporte vis-à-vis ses enfants: elle est rigide, sévère, énergique, têtue, égocentrique, mais toutefois pas prétentieuse. |
|
1861 |
Clara donne toujours la même réponse aux arguments réservés de Brahms, à savoir qu’elle exagère avec ses concerts: en plus de Ferdinand et Ludwig, les cinq autres enfants habitent maintenant avec elle dans son grand appartement à Berlin. Les leçons de musique déjà coûtent cher, selon elle. Cette vue des choses est un peu biaisée parce que Marie, la plus vieille des filles, travaille sans arrêt pour sa mère. En réalité, Clara Schumann n’a pas de soucis financiers et elle doit en être consciente malgré ses plaintes. Brahms se laisse berner par ses lamentations et lui fait parvenir, au moins une fois, la somme de 200 Thaler c’est qui est environ l’équivalent de 8,000 €. À vrai dire, elle n’avait pas sollicité directement. |
|
1862 |
Clara est à Paris. Elle joue au Conservatoire puis au Salon Érard avec le bariton Julius Stockhausen et la cantatrice/pianiste Pauline Viardot. Le programme mentionne des oeuvres de Schumann, Schubert, Bach, Beethoven et Brahms. On peut remarquer qu’elle présente rarement ses propres compositions en public. CS achète une petite maison plutôt dispendieuse aux abords de Baden-Baden (au sud de Karlsruhe). |
|
1863 |
Le voyage de concert à Paris n’est pas un succès financier: «.. beaucoup d’honneurs mais peu d’argent ..». Elle déménage de Berlin à sa petite maison à Baden-Baden. Clara écrit à sa fille Elise de son «flirt» avec le compositeur Theodor Kirchner (né en 1823). Il a des ressemblances à feu son mari mais sans être à sa hauteur. |
|
1864 |
Clara part pour une tournée de concerts en Russie avec sa fille Marie, sensiblement le même itinéraire qu’elle avait suivi avec son mari 20 ans plus tôt. Elle donne plus de 20 performances à Saint-Pétersbourg et Moscou (Moscow). Les oeuvres de Robert Schumann sont maintenant très connues et appréciées en Russsie. Les critiques lui reprochent de jouer trop d’oeuvres populaires, voire même banales, et peu d’oeuvres de son mari. Elle rencontre le virtuose de piano Anton Rubinstein (né en 1829) qui s’occupe tendrement d’elle. La vie culturelle à Baden-Baden est intéressante et Clara y participe avec plaisir lorsqu’elle est à la maison. Plusieurs artistes renommés l’entourent: Brahms, Turgenjew, Storm, Rubinstein, Viardot, Feuerbach et autres. |
|
1865 |
La quatrième tournée de concerts en Angleterre débute en mai. La première performance est dans le Crystal Palace à Londres (London) avec le Concerto en la mineur de Robert Schumann, devant 4000 personnes! Clara écrit à Brahms d’un public amical et comment la musique de Robert est admirée; d’autre part, tout idéalisme doit passer après le côté financier. Elle a l’intention de revenir tous les ans en Angleterre, afin d’être en mesure de s’occuper de sa famille de la meilleure façon que soit - la même rengaine. |
|
1867 |
Londres au printemps, accompagnée de Joseph Joachim et son épouse. Clara se sent exceptionnellement bien malgré que les cachets reçus pour ses concerts sont plutôt maigres. Elle s’inquiète pour son fils Ludwig qui a maintenant 18 ans. On ne peut pas se fier à lui, il est distrait et mélancolique. Certaines journées, ça lui arrive de ne pas dire un mot. Il laisse son travail comme apprenti chez un libraire. |
|
1869 |
Au printemps, c’est le septième séjour de Clara en Angleterre (sur un total de dix-huit!). Julie, la fille de Clara et maintenant une jolie jeune femme de 24 ans, se marie avec un comte italien. Johannes Brahms l’adorait depuis longtemps, en gardant tout de même ses distances. |
|
Julie Schumann, née en 1845, à 21 ans. Robert-Schumann-Haus, Zwickau |
||
1870 |
Ferdinand Schumann doit faire son service militaire et participe dans la guerre franco-prusse de 1870/71. Il revient sans avoir été blessé mais avec une dépendance à la morphine et au Sulfonal, un hypnotique puissant. Il ne peut survenir aux besoins de sa famille. Clara est accablée par ce nouveau problème et s’en occupe de sa façon: les enfants sont dispersés chez de la parenté et dans des pensionnats. Clara paie pour tout ça. Julie, une de ses petites filles, habite de temps à autres avec elle. Son fils Ludwig souffre d’une forme de paranoïa et ne réagit plus à rien. Sa façon de se voir lui-même ainsi que son comportement se sont détériorés au point que Clara doit le faire interner dans une petite institution privée près de Pirna. Étant donné le peu d’options thérapeutiques à cette époque, son état général s’aggrave et il est finalement transféré dans une institution, tristement célèbre, pour malades mentaux incurables (la Landesheilanstalt für unheilbar Geisteskranke) à Colditz près de Dresden. C’est une véritable prison où des méthodes inhumaines sont utilisées pour assujettir et tranquiliser les résidents, ce que le frère de Ludwig, Ferdinand, ainsi que sa soeur, Eugenie, ont toute de suite constaté. Le diagnostic est schizophrénie. La mère de Ludwig ne lui rend pas visite à Colditz. |
|
1872 |
Julie, la fille de Clara, meurt à l’âge de 27 ans de tuberculose, pendant sa troisième grossesse. Joseph Joachim offre à Clara un poste comme professeure dans son collège de musique récemment fondé à Berlin, mais elle demande un salaire si outrageusement élevé et de telles conditions de travail qu’il doit décliner. La mère de Clara, Marianne Bargiel, meurt en mars à 75 ans, après une longue maladie. Clara Schumann performe alors à Londres. Un cercle de riches amis à Cologne lui fait un cadeau inhabituel: ils lui offrent un paquet d’actions boursières de la Rheinische Eisenbahn-Gesellschaft (la Compagnie de chemins de fer du Rhin) d’une valeur de 30,000 Thaler. Ce montant seul en ferait d’elle une femme fortunée. En plus, elle est payée comme une diva pour ses performances et ne pense même pas à abandonner sa trépidante carrière de pianiste ni les leçons de piano généreusement rémunérées. Sa fille Eugenie, 20 ans et une pianiste accomplie, retourne à la maison aider sa soeur Marie à s’occuper de la maisonnée, planifier et coordonner les tournées de concerts de Clara. |
|
1873 |
Friedrich Wieck, le père de Clara, meurt le 6 octobre à 88 ans, à Loschwitz près de Dresden. En novembre, Clara, Marie et Eugenie déménagent dans un spacieux et bel appartement à Berlin. La maison à Baden-Baden sera vendue ultérieurement avec perte. Une semaine plus tard, Clara reprend la route pour une tournée de concerts en Allemagne du Nord. Elle est forcée de mettre fin à cette tournée après seulement trois concerts à cause de vives douleurs à l’avant-bras droit. |
|
1875 |
La douleur récidivante et affaiblissante force Clara à interrompre la série de concerts prévue. Elle est à nouveau invitée à occuper ce poste de professeur au collège de musique de Berlin et elle refuse à nouveau. |
|
1876 |
La douleur au bras disparaît de temps à autre complètement ou est au moins tolérable. Elle part donc pour Londres au printemps, comme d’habitude, et elle donne en plus des concerts sur le continent en s’y rendant et en revenant. Clara rend visite à son fils Ludwig pour la première et dernière fois à l’asile de Colditz. Il la supplie de le sortir de cette prison. Elle répond qu’elle n’y peut rien. Elle part à nouveau en voyage au début de la saison de concerts d’automne. |
|
1877 |
CS pense de plus en plus souvent de vouloir quitter la ville der Berlin qui, pour elle, est culturellement stérile. Elle continue à donner des concerts, bien que son épaule et son bras lui font terriblement mal. |
|
1878 |
On offre à Clara un poste de professeure au nouvellement établi Hochsche Conservatorium à Frankfurt/Main. L’administration est très accomodante. On lui accorde de longues vacances en plus de lui permettre de donner des leçons de piano chez elle. Ses filles Marie et Eugenie sont aussi engagées comme assistantes. Elle accepte malgré un salaire annuel de 2,000 Thaler, quelque peu moindre que celui auquel elle s’attendait; un argument important est la proximité des montagnes du Taunus. |
|
Clara Schumann à 59 ans |
||
La famille déménage à Frankfurt en mai, à la Myliusstrasse, près du Palmengarten, d’un grand jardin publique avec une belle collection de plantes tropicales. Felix, le fils cadet de Clara, la comble. Il est beau, doué en musique et veut devenir violoniste. Sa mère l’en dissuade très tôt en lui disant que ce choix requiert un talent exceptionnel. Il va donc à Heidelberg faire des études de droit. Le Conservatorium organise une soirée pour célébrer le 50ème anniversaire de Clara Schumann comme pianiste de concert. Une grandiose fête l’attend dans la ville de Leipzig où on lui remet une couronne de laurier. Elle y joue le concerto pour piano de Robert. |
||
1879 |
Le 17 février, Felix Schumann meurt de tuberculose comme sa soeur Julie six ans auparavant. Marie l’aide lors de ses derniers moments alors que sa mère donne un concert dans le musée Städel tout près de là. Clara Schumann et Franz Liszt jouent quelques oeuvres pour quatre mains lors d’un concert à Frankfurt mais Clara trouve répugnant le comportement théâtral du virtuose. Elle commence à travailler sur une édition complète de l’oeuvre de Robert Schumann. |
|
1880 |
Retour en Angleterre au printemps. Clara est accueillie à bras ouvert, donne 11 performances à Londres et reçoit de gros cachets. Elle est nommée membre de la Royal Academy of Music. Elle est à nouveau en tournée de concerts à travers l’Allemagne du Sud, l’Autriche ainsi que les régions Est de l’Allmagne. Elle est très contente de son interprétation du Concerto pour piano op. 73, le cinquième de Beethoven, celui avec le merveilleux 3ème mouvement. Clara Schumann est infatigable, constamment en tournée et jouit d’un succès extraordinaire. Elle reçoit pour la première fois (documentée) des royautés pour les oeuvres de Robert Schumann de la part du Peters Verlag. Il n’est pas habituel à cette époque pour une maison d’édition de partager ses profits avec un auteur ou un compositeur. |
|
1886 |
Au cours des dernières années, Clara entend de moins en moins bien et se plaint encore de douleurs aux mains et aux bras. Elle aime toutefois jouer devant un public, très fière de jouer de façon «magnifique»; sa mémoire est aussi bonne qu’avant. Elle consacre maintenant son temps à la deuxième partie des oeuvres de feu son mari, la soi-disant Instruktive Ausgabe (i.e. l’édition contenant doigtés, instructions concernant la présentation, réflections concernant l’esprit d’une oeuvre, etc.). |
|
1887 |
L’édition complète des oeuvres de Robert Schumann est publiée par Breitkopf & Härtel à Leipzig. |
|
Clara Schumann, 1888 |
||
1889 |
Pour son 70ème anniversaire de naissance, le Kaiser Wilhelm II lui remet la Médaille d’or pour les arts et les sciences de Prusse. Johannes Brahms est devenu un homme riche comme compositeur et pianiste virtuose et envoie un gros montant d’argent à Clara, comme il l’avait déjà fait à deux reprises auparavant. Il aimerait contribuer avec ces 15,000 Mark aux dépenses qu’elle a avec ses enfants et petits-enfants. Clara répond qu’elle a mis un bon montant de côté mais accepte quand même avec plaisir. | |
1891 |
Le 12 mars, Clara Schumann donne son concert d’adieu au Conservatorium; c’est sa dernière performance en public. Elle joue les Haydn-Variationen par Johannes Brahms, op. 56b, la version pour deux pianos, avec une jeune collègue. Encore une fois, elle obtient des applaudissememnts plus qu’enthousiastes. Sa fille Eugenie quitte Frankfurt et déménage en Angleterre. Ferdinand, le fils de Clara et Robert Schumann, meurt à 41 ans. Le seul fils survivant est Ludwig qui est pratiquement enterré vivant dans l’institution de Colditz. Clara continue de donner des leçons de piano à la maison mais la majeure partie de ce travail incombe à Marie. Elle assiste à des concerts malgré le fait qu’elle ne peut plus entendre le son du piano à travers ceux de l’orchestre. Elle souffre de bourdonnements constants dans les oreilles, aujourd’hui appelés acouphènes. CS abandonne l’enseignement au Conservatorium après avoir souffert d’une pneumonie en hiver. |
|
1893 |
Clara se déplace maintenant en chaise roulante mais donne encore des leçons privées de piano. |
|
Clara Schumann, 1894 |
||
1895 |
Johannes Brahms et Clara se voient pour la dernière fois en février; il joue pour elle son Quartett für Pianoforte, op. 25, en sol mineur, avec l’Andante mélancolique. |
|
1896 |
En mars, Clara a une apoplexie cérébrale, puis une deuxième, plus sévère, le 10 mai. Elle décède le 20 mai à 76 ans. Marie, Eugenie et son petit-fils Ferdinand sont à son chevet. Brahms vient à toute vitesse à Frankfurt de Bad Ischl en Autriche, trop tard pour la voir vivant mais juste en temps pour les funerailles à Bonn, où Clara Schumann est enseveli près de son mari au Vieux Cimetière. |
|
1897 |
Johannes Brahms meurt le 3 avril, seulement dix mois après sa bien-aimée Clara. |
|
Clara Schumann a perdu pendant son vivant 4 de ses enfants: Emil (†1847), Julie (†1873), Felix (†1879) et Ferdinand (†1891). Son fils Ludwig est décédé dans l’asile de Colditz en 1899. Celles de ses filles qui lui ont survécu ont toutes connu le 20ème siècle: Elise est décédée en 1928, Marie en 1929 et Eugenie en 1938.
|
||
Littérature recommandée |
||
|
Hermann Appel (Hg.): Robert Schumann in Endenich (1854-1856). Krankenakten, Briefzeugnisse und zeitgenössische Berichte. Schott, Mainz: 2006 (en allemand) Wolfgang Held: Clara und Robert Schumann. Insel Verlag, Frankfurt/Main: 2001 (en allemand) Paul-August Koch: Clara Wieck-Schumann. Kompositionen. Zimmermann, Frankfurt/Main: 1991 (en allemand) Dieter Kühn: Clara Schumann, Klavier. Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt/Main: 1998 (en allemand) Susanna Reich: Clara Schumann. Piano Virtuoso. Clarion Books, New York: 1999 (en anglais) Monica Steegmann: Clara Schumann. Rowohlt Taschenbuch Verlag. Reinbek: 2001 (en allemand) |
|
J’aimerais remercier les dames et messieurs du Robert-Schumann-Haus à Zwickau/Allemage qui m’ont donné accès à d’importantes informations sur la vie et l’oeuvre de Clara Wieck-Schumann.
|